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Distribution de l'eau à St-Etienne
Retour en régie directe en 2015 ?
Un
retour en régie municipale sans attendre l'échéance de 2022
( rappelons que le contrat signé en 1992 comportait une durée de
30 ans) serait en effet envisageable, suite à une jurisprudence découlant
d'un arrêt du conseil d'état de 2009 (arrêt dit " Olivet
") qui interdit, à partir de 1995, pour les délégations
de services publics de l'eau et des ordures ménagères, une durée
de ces contrats supérieure à 20 ans. A noter toutefois une réserve
importante stipulant l'assentiment du trésorier payeur général,
ceci afin de sauvegarder tout risque de contreparties financières dues
en particulier à des investissements non encore amortis.
Pour ce qui
concerne la ville de St. Etienne, seul le contrat de distribution d'eau potable
serait concerné, celui de l'assainissement ayant été récemment
transféré vers St.Etienne Métropole à qui il reviendra
donc le soin d'examiner cette opportunité.
Chacun comprendra que c'est
bien la volonté politique de nos élus qui fera (ou ne fera pas)
ce retour vers une véritable gestion publique. A ce jour nous nous posons
la question quant à cette volonté politique. Nous n'avons pas d'éléments
précis si ce n'est que les services en charge de ce dossier étudieraient
la question.
Dans ce bulletin que nous éditons depuis notre création
en 1996, nous n'avons eu de cesse de présenter les arguments justifiant
la nécessité de ce retour en régie directe, ceci tant dans
l'intérêt des usagers que de celui de la collectivité. Ces
arguments chiffrés sur la base des résultats financiers du délégataire
n'ont jamais obtenu d'échos, tant dans le milieu associatif que dans certains
milieux politiques. Seuls nos fidèles adhérents nous ont toujours
témoigné confiance et encouragement, convaincus de la nécessité
de défendre un service public bradé à des sociétés
privées dont le but principal est de réaliser toujours plus de profits,
ce que nous démontrons en permanence dans le cas de la Société
Stéphanoise des Eaux.
Pourquoi fermer les yeux
Les
tenants du libéralisme outrancier préfèrent fermer les yeux
et ignorer le préjudice, mieux encore, ceux qui pourraient porter l'espérance
d'une société plus juste en se référant à des
valeurs dites de gauche, s'érigent en défenseurs de la délégation
des services publics, en contradiction éhontée avec ces valeurs
républicaines qu'ils prétendent défendre. Le dernier exemple
en date est celui du Grand Lyon dont le président en la personne de Gérard
Collomb vient d'enterrer tout espoir de retour en régie du service de l'eau,
préférant la délégation de ce service au privé.
Bel exemple de la politique socialiste.
Fort heureusement il est des villes
et des maires qui agissent autrement et l'on voit aujourd'hui une véritable
tendance pour ce retour en régie directe. Paris, Grenoble, Rouen etc. pour
ne citer que les plus importantes, en saluant au passage la petite commune de
Fraisse près de chez nous.
Nous ne désespérons pas de
voir ce mouvement s'étendre et nous sommes mêmes assez ébahis
de voir l'opposition municipale évoquer une possible remunicipalisation
du service de l'eau. Quelle aubaine, que d'entendre ces grands " souteneurs
" ou " successeurs " de ceux qui ont généreusement
" privatisé " en son temps, nous dire aujourd'hui qu'il serait
bien de revenir à la régie directe, ajoutant pudiquement comme pour
se justifier qu'il y a 20 ans la délégation était tout de
même la bonne décision à prendre. On croit rêver !
Ce
qu'a dit la Cour des Comptes
Voici ce que disait le rapport de la cour
des comptes du 04/01/1997 au Président de la République au sujet
de la délégation du service en 1992
" le projet de délégation
a été conçu et mené dans la plus grande confidentialité,
sans que les services concernés ne soient, à quelque niveau que
ce soit, associés à l'opération. L'absence de cahier des
charges préalable, de propositions formalisées de façon précise
par les groupes consultés, ou de dossier de comparaison des offres a pu
être constatée. Même si l'autorité municipale de l'époque
a voulu organiser une certaine concurrence lors de la passation des contrats,
elle ne s'est pas donné les moyens de retirer tous les avantages d'une
telle démarche. On a pu même relever qu'un inventaire fiable des
équipements concernés n'était pas disponible
que l'autorité
délégante ne disposait pas de la capacité juridique, administrative,
technique de négociation et de contrôle, au moment de la délégation
"
Rappelons aussi que la municipalité a encaissé des droits
d'entrée pour 388 millions de francs à la signature du contrat de
délégation du service de distribution de l'eau et de l'assainissement
et que suite à la loi du 2 février 1995 supprimant ces droits d'entrée,
ceux-ci ont été transformés en redevance d'utilisation du
domaine public que le délégataire encaisse au final sur la facture
des usagers, la municipalité étant dans l'incapacité de rembourser.
Après
ça comment peut-on affirmer qu'il s'agissait d'une bonne décision
?
Décidément le discours politique ne s'embarrasse pas de
contradictions.
Mais qu'en pense de son côté l'actuelle équipe
en charge de la gestion municipale ? A-t-elle réellement l'intention de
mettre en route cette remunicipalisation ? Il serait temps que nous sachions,
nous n'ignorons pas l'importance d'une telle préparation et 2015 est proche.
Il ne faudrait pas tarder au point qu'on vienne nous dire ensuite qu'il est trop
tard, ce serait grave et irresponsable.
Alors on attend de savoir
Gabriel Massard
Toujours la lutte pour la gestion en régie
St Pierre des Corps. Cette municipalité de l'Indre et Loire vient de décider le retour de la gestion de l'eau en régie. Cela n'a pas été sans difficultés. Il a fallu la ténacité et la fermeté des associations pour convaincre cette collectivité pourtant de gauche (Mairie Direction communiste) pour aboutir à cette décision. Beaucoup d'autres villes sont en débats : Avignon, Gap , Nice
La Commission Européenne force les pays touchés par la crise à privatiser l'eau.
La Commission Européenne promeut
délibérément la privatisation des services de l'eau comme
l'une des conditions imposées dans le cadre des plans de sauvetage.
En dehors des plans de sauvetage la Commission ne force pas, mais invite tous
les pays à privatiser tous les services publics.
Commission
consultative sur l'Assainissement
St Etienne Métropole exerce
depuis le 1er janvier 2011 la compétence Assainissement
Collectif et
non collectif sur les 43 communes qui la composent.
Ces communes sont réparties
sur 3 bassins : Furan Coise, Gier ,Ondaine.
Assainissement Collectif
170000
abonnés
15 millions de M3 traités
1430kms de collecte des
eaux usées
26 station d'épuration
Service Assainissement
Non Collectif (SPANC)
Sur les 43 communes de l'agglomération , 40 sont
gérées en régie.
Tarification
La Tarification de
l'abonnement Collectif comprend une part fixe (ou abonnement) comme pour la distribution
de l'eau potable Nous nous prononçons contre l'application de cette tarification
car elle contribue a augmenter considérablement le prix du M3 pour les
petits consommateurs :( moins on consomme plus le prix du M3 augmente). Elle est
aussi en contradiction avec la volonté actuelle d'établir une tarification
progressive : prix faible pour les petites consommations , plus élevé
pour les autres afin de promouvoir des économies d'eau.
Nous n'avons
pas été entendu . Les arguments invoqués ne sont pas satisfaisants.
Nous continuerons de nous expliquer sur cette question.
CASTRES: Usagers
remboursés par la Lyonnaise
Quarante usagers de l'eau viennent d'obtenir un remboursement de la part de la Lyonnaise de 1000 € chacun en moyenne. La justice a considéré que le délégataire n'avait pas le droit d'intègrer dans le prix de l'eau 96 millions encaissés par la ville de Castres au titre des droits d'entrée au moment de la délégation de service . Cette pratique est illégale.
C'est ce
qui s'est passé à St Etienne en 1992; la ville a perçu 388
millions de francs de droit d'entrée. Pour éviter cette illégalité
cette somme a été reversée en avance sur redevance d'utilisation
du domaine public. Ainsi les usagers paient encore aujourd'hui sur leur facture
" Eau et Assainissement " une redevance pour rembourser la somme perçue
par la ville en 1992.
P.L. BERTHON