INF'EAU N° 17


BULLETIN D'INFORMATIONS DE L'ASSOCIATION 'EAU ET SERVICES PUBLICS"

28 RUE ANDRE CHENIER 42000 SAINT-ETIENNE TEL. 04 77 25 42 05

http://www.chez.com/eauservicepublic MAI 2005


A NOS ADHERENTS ANCIENS ET ACTUELS

Madame, Monsieur, cher(e) ami(e),

Sans doute nombre d'entre-vous serez surpris de recevoir notre modeste bulletin d'informations. Plusieurs raisons nous ont amené à vous contacter à nouveau.

Si vous avez adhéré à un moment donné à notre association, c'est sans doute que vous avez voulu réagir contre une injustice dans le prix de l'eau. Vous vous souvenez du remboursement obtenu, fort modeste eu égard aux profits générés à la Société Stéphanoise des Eaux par la privatisation du service. Les injustices perdurent, mais nous refusons de lâcher prise.

Les municipalités de droite nous craignent. La preuve: St Etienne-Ville, St Etienne-Métropole, St Chamond (qui étrangement nous a répondu dans les mêmes termes que St Etienne) nous ont refusé à leur commission consultative des services publics sous le fallacieux prétexte que nous sommes spécialistes de l'eau. Elles préfèrent avoir des associations acceptant le consensus et la privatisation.

Et pourtant, même s'il est vrai que nous sommes pointus sur cette question , nos statuts, modifiés en 2004, ouvrent notre activité à l'ensemble des services publics. Si de "EAU SERVICE PUBLIC" nous nous appelons maintenant; "EAU ET SERCICES PUBLICS" , ce n'est pas seulement pour une affaire de grammaire. Au moment où en France les services publics sont particulièrement attaqués (voir l'article de Pierre-Louis BERTHON) nous revendiquons notre place partout où il est question de leur gestion.

Nous refusons de baisser les bras et nous prendrons tous les contacts nécessaires avec les élus qui le souhaitent afin de les aider à mieux cerner les problèmes pour un retour en régie municipale des services eau et assainissement. C'est possible. Une petite commune comme FRAISSES l'a fait et sans avoir augmenté le prix comme cela est pratiqué avec les sociétés privées, le bénéfice généré sera répercuté sur 2006. Grenoble et Castres ont abandonné le privé et les factures diminuent.

A St Genest Lerpt, nous avons obtenu des concessions importantes dans la renégociation du contrat et l'argent mis de côté par la Lyonnaise des Eaux sera réinvesti dans la modernisation de l'assainissement. De plus, les avances sur consommation ont été remboursées. Si nous n'avions pas existé, cela ne se serait pas fait. A S Etienne, nous estimons, entre autres, que la location des compteurs est exagérée (18 € par an/ 118F. ) alors qu'ils sont amortis au bout de trois ans seulement. Nous avons demandé que la même mesure égalitaire soit prise pour les Stéphanois en remboursant les cautions. L'élu responsable du service nous a promis (en juillet 2004) d'écrire à la S.S.E. En mai 2005, il n'a encore rien fait.

Ceci sont quelques exemples de l'action menée par notre association sur le plan local. Mais nous intervenons aussi au niveau national en portant nos revendications à l'Assemblée Nationale pour réclamer, entre autres, la suppression de la redevance d'utilisation du domaine public instaurée à St Etienne pour remplacer les droits d'entrée perçus indûment sur le budget général et qui coûtent à chaque abonné 0,46 € (3F.) par M3.

Pour des raisons politiques, des municipalités ne veulent pas nous reconnaître. St Etienne ne nous accorde aucune subvention, nous refuse un local. Le gouvernement, en diminuant l'aide à la vie associative nous prive de celle accordée jusqu'alors par la Direction de la Concurrence et de la Répression des Fraudes au titre de notre agrément comme association de consommateurs. Nous n'avons donc, pour mener notre activité, que les cotisations de nos adhérents. Nos moyens financiers sont si restreints que nous renonçons, cette année à nous rendre au congrès annuel de la Coordination des Associations de Consommateurs d'Eau (CACE) regroupant plus de cent associations et se tenant à Toulouse.

Six euros, c'est le montant que nous avons maintenu pour la cotisation annuelle. C'est volontairement peu élevé afin de permettre aux plus modestes revenus de pouvoir adhérer à "Eau et Services Publics" à tel point que des cotisants versent davantage (souvent 10 euros).

…/…

C'est le sens de l'appel que nous vous adressons aujourd'hui avec notre bulletin: nous aider à continuer le combat pour une gestion démocratique des services publics et notamment de l'eau, en étant plus nombreux. Nos adversaires savent bien que notre force dépend de l'importance de nos adhérents. C'est pourquoi nous nous sommes permis de vous écrire, tout en vous informant que la lutte continue.

Et pour nos adhérents 2004 qui n'auraient pas réglé 2005, c'est avec plaisir que nous recevrons votre chèque.

Roger FIASSON , président.


Une logique ….. Et un choix

Depuis des années, notre association ainsi que toutes celles appartenant à la Coordination (CACE) luttent pour la gestion publique de l'eau et de l'assainissement.

L'expérience acquise en matière de gestion nous prouve que l'intérêt des usagers est dans le choix de cette gestion. Nous dénonçons depuis longtemps toutes les arnaques que peut contenir un contrat au privé. Cela ne justifie pas que la gestion publique soit exempte de critiques. Il arrive malheureusement que bon nombre d'associations soient en difficulté avec leurs élus sur la manière de gérer. C'est pourquoi nous préconisons la participation des usagers avec la constitution obligatoire de commissions consultatives des services publics des services locaux dans toutes les communes de plus de 3500 habitants (10.000 actuellement). Et pour que cela ne soit plus considéré comme un gadget de démocratie, il faut, à cette commission, des moyens de formation et de communication.

Qui mieux que les usagers peuvent défendre leurs intérêts?

.* Les actionnaires ne sont intéressés que par les taux de profit.

* Les élus cèdent quelquefois aux difficultés financières de leur budget principal en recherchant des ressources nouvelles non justifiées, y compris sur d'autres budgets (taxes, redevances …)

D'où la nécessité de l'intervention des usagers.

Cette position nous amène naturellement à combattre en général la privatisation ou la mise en concurrence des services publics et à demander plus de démocratie dans leur gestion.

Les prises de participation du capital des entreprises publiques ou leur mise en concurrence obligatoire telles qu'elles sont prévues actuellement ne sont ni dans l'intérêt des usagers ni des salariés. Tout cela va en l'encontre des buts que l'on prétend défendre. C'est la casse des acquis sociaux, c'est tirer vers le bas les conditions sociales. C'est la mise sous tutelle totale du capital sur toute l'économie.

C'est en tenant compte de toutes ces considérations que la CACE (Coordination des Associations de Consommateurs d'Eau à laquelle nous appartenons) s'est prononcée pour refuser le traité Constitutionnel proposé qui va à l'encontre des objectifs qu'elle poursuit.

Pierre-Louis BERTHON

 

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